DE L’AUTRE CÔTÉ DE LA CAMÉRA
Une année en croissance pour l’industrie, mais des résultats à nuancer
MONTRÉAL, le 31 janvier 2023 – C’est aujourd’hui que le Bureau du cinéma et de la télévision du Québec (BCTQ) publie son communiqué annuel relatif aux dépenses directes comptabilisées pour l’année 2022 de l’industrie audiovisuelle au Québec.
Les résultats de 2022 révèlent à nouveau une croissance économique remarquable, avec la quasi-totalité des secteurs de l’industrie à la hausse. Bien que le BCTQ soit heureux de constater que la croissance se maintienne depuis une année 2020 impactée par la crise sanitaire, les chiffres publiés aujourd’hui se doivent d’être nuancés.
Pour 2022, l’ensemble des secteurs combinés (tournages étrangers, effets visuels, animation et production locale) atteignent un volume total de 2,6 milliards de dollars en dépenses directes effectuées au Québec, soit une augmentation de 4 % par rapport à 2021. Le secteur de l’animation en production de services est celui qui a connu le plus grand essor au cours de la dernière année, avec une hausse exceptionnelle de 92 %.
« 2022 est à nouveau une année de croissance pour l’industrie audiovisuelle du Québec. Les données démontrent clairement que ce secteur a un réel impact sur l’économie du Québec avec plus de 55 000 travailleurs et des retombées qui se chiffrent à 2,6 milliards de dollars minimalement. Porté par la créativité et le savoir-faire de ses talents, notre écosystème unique et innovant s’appuie tant sur une production de services reconnue internationalement que sur une production originale dont le succès dépasse les frontières du Québec. Au-delà des résultats économiques, l’ensemble du secteur a une réelle valeur ajoutée en contribuant positivement à la culture d’ici, au tourisme, au développement technologique en plus d’attirer des investissements étrangers et de faire rayonner le Québec à l’international. Toutefois, l’industrie audiovisuelle québécoise fait face à de nombreux défis qui pourraient, à court terme, freiner ses ambitions de croissance et sa capacité à se démarquer dans un contexte de concurrence mondiale accrue. À cet égard, le BCTQ, en tant qu’agence de développement économique du secteur, entend poursuivre son travail de concertation et de collaboration avec toutes les parties prenantes de l’industrie afin, que tous ensemble, nous nous dotions de stratégies concertées pour soutenir cette industrie porteuse d’avenir et de croissance économique pour le Québec. » déclare Christine Maestracci, Présidente-directrice générale du BCTQ.
Tournages étrangers
Les tournages étrangers connaissent leur meilleure année enregistrée avec 526 millions de dollars en dépenses directes, une hausse de 12 % comparativement à 2021, où les retombées étaient de 470 millions pour un nombre plus élevé de productions. La croissance comptabilisée en 2022 s’explique par la présence des dépenses liées au plus grand tournage de l’histoire du Québec, Transformers: Rise of the Beasts, mais aussi de séries télévisées à grand déploiement telle que Three Pines diffusée sur Amazon Prime.
Ces chiffres se doivent d’être nuancés, puisqu’ils comprennent des tournages d’envergure qui ont été réalisés en 2021, mais dont les crédits d’impôt applicables ont été attestés par la SODEC en 2022.
Dans les faits, le Québec a attiré moins de projets en 2022 et se trouve actuellement rattrapé par une vive concurrence provenant de plusieurs juridictions situées au Canada et à l’étranger qui tentent elles aussi d’attirer des tournages internationaux. Le nombre de productions étrangères tournées au Québec en 2022 est donc légèrement inférieur à celui des dernières années, à savoir 20 tournages étrangers, dont dix (10) séries et dix (10) films, et ne comporte pas de superproduction comme les années antérieures. Le secteur des tournages internationaux connaît un ralentissement réel, vécu sur le terrain, lequel sera reflété dans les chiffres de 2023.
Animation
Si la crise sanitaire a ralenti certains secteurs de l’industrie audiovisuelle en 2020, le secteur de l’animation a, pour sa part, connu un essor important au cours des cinq dernières années, tant au niveau du nombre de productions que des revenus générés.
En 2022, le secteur de la production de services en animation comptabilise 329 millions en dépenses directes, soit une croissance impressionnante de 92 % par rapport à l’année 2021. Parmi les projets sur lesquels les studios et les artistes du Québec ont travaillé, on retrouve notamment des titres tels que Teenage Mutant Ninja Turtles: Mutant Mayhem, The Addams Family 2, Scoob! Holiday Haunt, et Curious George, auxquels s’ajoutent Disenchanted, Arthur et les Enfants de la Table Ronde – Saison 2, Paradise PD III et The Cuphead Show, parmi tant d’autres.
C’est sans compter les œuvres d’animation originales créées par les studios et artistes québécois, lesquelles sont incluses dans les chiffres de la production locale.
Effets visuels
Le secteur des effets visuels, quant à lui, connaît une année stable, avec des dépenses directes de 740 millions de dollars, soit une légère baisse de 5 % par rapport à l’année 2021. Les studios et les artistes du Québec ont ainsi travaillé sur plusieurs dizaines de projets en 2022, incluant les grands succès de l’heure provenant des plus grands studios américains, Wednesday, House of the Dragon et Ms. Marvel, ainsi que les films Aquaman and the Lost Kingdom, Jurassic World: Dominion, Wakanda Forever et John Wick: Chapter 4, pour n’en citer que quelques-uns.
Derrière ces titres à succès existent une créativité et une expertise de pointe développées au Québec, et reconnues internationalement. Le secteur des effets visuels au Québec a connu depuis plus de dix ans un essor spectaculaire. Cette croissance exceptionnelle contribue à la notoriété du Québec comme étant l’un des trois grands hubs au monde en effets visuels.
Production locale
Après une année de tous les records en 2021 avec des dépenses directes de 1,1 milliard de dollars, la production locale se maintient en 2022 tout juste en dessous du milliard de dollars. Il demeure d’une grande importance de poursuivre le soutien octroyé à ce secteur afin de permettre aux créateurs québécois de faire rayonner leurs œuvres autant ici qu’à l’international.
